Et bim ! Encore la preuve que Baf & Co est une pépinière de talents. Thibault Pinto, ancien président de l’association, est sur les marches de Cannes pour son travail de chef décorateur pour le film Gagarine. Thibault connaît sa première sélection officielle. Cette année les marches de Cannes sont virtuelles, mais la distinction est bien réelle. Bravo à lui ! On lui en souhaite des centaines d’autres et pour fêter ça, on vous propose une interview exclusive sur les secrets de tournage.

Gagarine avec tes mots, c’est quoi son histoire ?
Un gamin qui voit la cité où il a grandi et tout le tissu social voué à la destruction. Son monde fragile s’écroule et sa réponse solitaire est poétique. Lui, restera dans la cité, mais les yeux rivés vers les étoiles. Puisque le monde réel, celui des adultes l’abandonne, c’est dans son imaginaire qu’il va partir à la conquête du cosmos.
Qu’est-ce qui t’a le plus intéressé sur ce tournage ?
Le tournage à eu lieu dans la cité Gagarine, elle a inspiré le film au réalisateur. C’était le début de sa destruction et pendant tout le tournage, on a eu l’impression de réaliser une fiction, mais sur un sujet qui est réellement en train de se passer. Bien sûr l’histoire du héro est inventée, mais les habitants de la cité qui y sont resté très attachés sont passés nous voir sur le tournage, avec chacun leur vécu et leurs anecdotes à raconter. Le temps du tournage la cité a revécu son histoire en accéléré ; de l’époque où les gens y habitaient jusqu’à sa destruction. C’est un bel hommage à toutes ces cités disparues.
Quel était le défi décor de ce film ?
Rentrer dans la tête du personnage principal. Le héros transforme sa cité en station spatiale avec du matériel de récupération. Il a donc fallu inventer tout l’imaginaire de cet adolescent qui voit la conquête de l’espace presque de façon alternative. On s’est donc efforcés de penser comme Youri. Il fallait que les décors qui en jettent mais qui restent crédibles à tous moments.
Comment te prépares-tu pour les films ?
C’est en instaurant un dialogue fluide avec le réalisateur, puis avec le chef opérateur que les intentions artistiques de chacun s’expriment et que le résultat final sublime ce que tous avaient imaginé au départ.
Une anecdote sur le tournage ?
On a tourné le film en pleine canicule d’août, dans un immeuble sans électricité, sans eau et sans ascenseur. Un jour on tournait une scène d’hiver, avec de faux stalactites, de la fausse neige et le héro sous 4 couvertures devait grelotter de froid. Toute l’équipe suait à grosse gouttes ! C’était tellement dur, le héro s’est mis à suer aussi et cela lui a donné un air encore plus grave, plus fou…. On a gardé la prise ! Et je suis sûr que ça va être ultra-réaliste à l’écran.
Il y a quelques années, les baffeurs s’amusaient à rêver que l’on récompense les Youtubeurs à Cannes. C’est l’occasion parfaite pour redécouvrir ce grand moment !